Steven Boykey Sidley – Harold Cummings prend la tangente – Roman traduit de l’anglais ( Afrique du Sud ) – Belfond

Le titre est amusant, plein de dynamisme, et le roman tient ses promesses.

Harold Cummings  a organisé une bonne vie, pour lui et sa famille. Tout au moins, c’est ce qu’il croit. Il a toujours agi avec prudence, et il pense avoir bien mené sa carrière, en aboutissant à une retraite qu’il espère calme dans sa jolie maison d’un bon quartier, avec  Millie, sa femme charmante et gaie, son chien qu’il promène tous les jours. Ses enfants ont pris leur envol, car son fils est devenu un trader à succès qu’il ne voit plus beaucoup et avec lequel il ne sent guère d’affinités.  Sa fille voyage, et elle a construit son existence ailleurs, en prenant des risques, car elle a un enfant – sans mari.

Mais tout va bien, jusqu’au jour où il apprend la mort brusque d’un ami  d’enfance, âgé de seulement  soixante ans. C’est son âge  ! Tout à coup, il se sent fragilisé, d’autant que bien des années se sont passées, et il n’a pas revu  l’ami Victor depuis leur jeunesse. Grâce à Facebook, la femme de Victor parvient à le joindre, lui confie tout le bien que son mari disait de lui, ce qui l’étonne. Elle lui demande de prononcer les mots d’usage à l’église.

Un vol d’avion plus tard, il est présent au milieu de personnes qu’il ne connait pas, évoquant un défunt qu’il avait un peu oublié.  Mais au fur et à mesure, les souvenirs lui reviennent – et il se met à envier la vie fantasque de Victor, qui, lui au moins, s’est bien amusé. Il n’est pas trop tard !

Voilà Harold Cummings lancé à grande vitesse dans la vraie vie ! Il  prend des risques, et rattrape un adolescent qu’il a vu voler une tablette de chocolat chez son ami l’épicier. Le jeune homme était juste en train de commencer la tablette et quand Harold lui fait la morale, la bonne vieille morale qu’il a lui toujours connue et qu’il veut transmettre, l’adolescent réagit en protestant, en se moquant de lui, et cela se termine par une bagarre. Les temps ne sont plus ce qu’ils étaient, ni les adolescents non plus !

Là-dessus, Millie part dans un autre Etat tenir compagnie à sa soeur qui a des ennuis de santé. Elle organise au mieux l’existence de son mari  pendant les quelques jours de son absence et il l’accompagne à l’aéroport.

Le voilà seul, avec une nouvelle liberté. Il s’engage sur des voies inconnues, jusqu’à des quartiers de la ville qu’il n’aurait jamais eu l’idée de fréquenter. Avant.

La tentation prend la forme – jolie – d’une jeune femme qui attendrit Harold. Il veut la protéger du méchant homme qui l’oblige à faire ce métier-là, d’autant qu’elle élève sa petite fille. Les très grands ennuis commencent …

Millie s’attarde chez sa soeur,  et toutes les deux bavardent en s’amusant beaucoup. Harold ne s’est jamais douté de rien, et il ne saura rien. Pourquoi troubler la paix du ménage ?

Entre romantisme et bagarres au coin d’un comptoir, un roman joyeux, attachant, où l’amitié compte aussi beaucoup.

Steven Boykey Sidley- Harold Cummings prend la tangente –  » Stepping  out  » – Roman traduit de l’anglais ( Afrique du Sud ) par Catherine Gibert – Editions Belfond – 272 pages – 20, 90 Euros

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