Saint-Malo – ou le perpétuel conflit – encore une construction bizarre … et des arbres en moins – Photos – explications

Je ne suis pas du tout originaire de Saint-Malo, j’y apprécie un   » point de chute  » familial car on respire mieux près de la mer qu’à Paris, ma ville choisie où j’habite – en vrai. De plus, j’y ai – hélas – ( cri du coeur ! )  des obligations familiales. Ma vraie famille  n’est pas là. Pardon pour les ami-es…  car il y en a quand même dans ce lieu inhospitalier – et je ne suis  pas la seule à le considérer comme tel.

Mon premier contact avec Saint-Malo eut lieu  lors d’un voyage scolaire  avec bateau de St Malo à Southampton, vers la verte Angleterre ( que j’aime ) . Je venais de l’Est de la France et aussi  Paris : quel choc de passer de beaux immeubles, de beaux arbres à cet assemblage de granit sévère, en passant en outre  le long de voies d’accès bordés d’  » ensembles  » tous plus laids les uns que les autres. Je vis mes premiers HLM. Ils sont toujours là.

J’ai ainsi pu voir, au fil des ans, la ville s’enlaidir encore.  L’ancienne gare où je m’étais fait de gentilles relations, à force d’allers retours Paris – Saint-Malo,  e- t ses cyprès,  sa barrière … ont disparu.  Vous pouvez les voir encore dans un film de Claude Chabrol qui se déroule à Saint-Coulomb. Elle a été remplacée par la gare TGV. Tarifs augmentés, personnel déshumanisé.

 » Délicate   » attention,  quand vous accédez à la gare en roulant votre valise, et que   » ça bute   » : ne vous étonnez pas, car, au lieu de prévoir une surface plane qui serait confortable et logique, vous heurtez  une reconstitution des pavés de la vieille ville. C’est voulu, comme un  » rappel « . Mieux vaut en rire.

On a moins ri quand des cheminées d’intra-muros ( la vieille ville ) ont donné des signes de décrépitude. Les autorités ont commencé à s’en soucier quand une cheminée est tombée sur un passant, rue Désilles, et l’a tué. Travaux. Tout de même.

Aux alentours de l’entrée de cette fichue vieille ville, il faut prévoir des parkings pour les tourisssstes. Le commerce …

Donc  travaux à n’en plus finir, porte Saint-Vincent. Marée de bagnoles. Et cerise on the top, remplacement de l’ancien office du tourisme qui ne se faisait pas remarquer et remplissait bien son rôle, par une espèce de construction qui cache les remparts ( certains ont protesté … bof … ) et est entourée de bouts de bois verticaux : c’est pour évoquer … les brise-lames.

J’oubliais les immeubles nouveaux du secteur de la gare : reportez-vous aux constructions  des pays communistes, raides, grises, tristes. Mais au milieu, non, pas une rivière, pas un jardin … la médiathèque  dite   » La Passerelle  »  !  Elle est supposée rappeler   »  une vague qui s’étale « …   on ne rit pas. Car c’est tout gris et très moche.

Mais voilà que dans ce secteur   » béni « , la municipalité actuelle veut construire une tour.  Entre nous, je dirais, un peu plus, un peu moins.  Mais il y a des rouspétances, et même une pétition, et aussi une manif devant l’Hôtel de ville.

Et voici :

Sans oublier les lotissements éparpillés en pleine campagne, qui enlaidissent la côte entre Saint-Malo et Rothéneuf.  Il ne faut pas croire que cela passe inaperçu :  une dame venue de Nouvelle Zélande faire un séjour chez son fils   et qui connait l’endroit  m’n parlait récemment, sidérée  par  le peu de cas que l’on fait, ici, de   » l’environnement « .

 

 » belle station  » … il ne faut rien exagérer. Il y a quelques voies bordées de belles villas. Mais Saint-Malo est fort disparate.

La tendance d’ailleurs est à la disparition des jardins publics, des massifs de fleurs, des arbres, ainsi que je vous l’ai déjà démontré avec mes photographies. Un jour, on passe … les  pelleteuses sont à l’oeuvre, nous mettant devant le fait accompli. Adieu lavandes, mimosas  arrachés en pleine floraison, eucalyptus aux feuilles tendres, arbuste rose du Japon, également arraché en pleine floraison, et, tout récemment, le groupe des magnolias  décapités juste avant les fleurs, place de la Mairie.

( A Fougères, la petite forêt de magnolias bien feuillus, vert vernissé,  est en pleine forme sur la place de la gare …  )

Photos déjà montrées. Et ce n’est pas limitatif.

Les trottoirs ne sont pas sûrs en raison de ce que dit le monsieur et aussi parce que les deux roues  préfèrent  … rouler dessus, par peur de la route, des voitures. Mais marchez à pied, les gars, si vous avez la frousse  ! Des malouins, de la  » cité corsaire   » –  avoir la frousse  !!! ! Pauvres piétons…

 

Ci-dessous, il s’agit d’une sorte de parc où subsistaient quelques arbres, entre une église et la poste. On y trouvait des bancs, à l’ombre. Les bancs ont disparu et à leur place, des plaques de terre, comme des pelades. Moches. Moches.

Et voilà transplantés les trois monuments aux morts, devant l’église … Il parait qu’ils gênaient, chacun dans une des trois villes qui composent Saint-Malo.

 

Chateaubriand a eu la prescience de vouloir une inhumation loin de tout cela, sur son Grand Bé,  tournant le dos aux rumeurs de la petite ville, le visage tourné   vers la mer.  La petite ville du conflit perpétuel.

France FOUGERE

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8 réflexions sur “Saint-Malo – ou le perpétuel conflit – encore une construction bizarre … et des arbres en moins – Photos – explications

    • coucou .. à l’ancienne gare, nous étions bien accueillis, car nous n’étions pas si nombreux- ses… les voyageurs du week-end, et quand on arrivait, on voyait, après les vilaines choses ( dont l’abattoir ) le long des voies, la petite barrière et derrière, les familles … toutes joyeuses et les cyprès – en largeur comme de grands parasols – nous montraient qu’on était en bord de mer…
      Il a été dit – juré, craché, promis 🙂 qu’ils seraient conservés. Pas du tout ! J’ai vu un monsieur d’un certain âge, les larmes aux yeux, en contemplant les destructions.
      J’en ai vu un autre, les larmes aux yeux aussi, assistant à la démolition d’une belle, neuve maison tout en beau vrai granit clair, avec sa terrasse élégante fleurie … elle a été remplacée par un immeuble de plusieurs étages, béton caché par de petites plaques de je ne sais quoi.
      Je ne suis pas du pays, mais ces larmes m’ont touchée.
      Merci pour ton message, grosses bises +++ et amitiés

    • C’est évidemment fort triste- on détruit ce qui est simple et beau, les fleurs qui poussent dans les friches …
      Tu as raison, – c’est la réalité, l’argent compte tant pour les promoteurs et autres.
      Bises – pour un bonne semaine 🙂

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